Le site d’Aïn Tounga : une petite Dougga

Publié le : 23-01-2019

Le site archéologique d’Aïn Tounga partage bien des points communs avec sa voisine, l’illustre Dougga.



A mi-chemin entre Testour et Dougga, on distingue bien au bord de la route une grosse tour carrée en ruine. Mais on ne devine pas qu’il s’agit de l’entrée d’un remarquable site archéologique, Aïn Tounga
Celui-ci fait partie des innombrables sites archéologiques d’un grand intérêt disséminés sur tout le territoire tunisien, mais qui n’ont pas encore été mis en valeur ni aménagés pour la visite.

Le site d’Aïn Tounga s’étend à flanc de coteau dans un beau paysage de champs, oliveraies et collines verdoyantes, tout comme le grand site de Dougga, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. 
Comme à Dougga, il y avait là une ville avant même l’arrivée des Romains. Puis deux communautés y ont cohabité : des habitants d’origine autochtone et d’autres d’origine romaine. 
Et comme à Dougga encore, ces deux communautés ont rivalisé pour doter leur ville (dont le nom antique était Thignica) de superbes monuments à la mode romaine. 

Le nom de Thignica est aussi lié à celui du théologien saint Augustin d’Hippone, un des Pères de l’Eglise. Il y a prononcé un sermon qui est resté célèbre. 


Visiter Aïn Tounga

Bien sûr, les monuments de Thignica sont moins grands et moins bien conservés que ceux de Dougga. Mais on retrouve dans ces ruines les principaux éléments d’une ville romaine, comme des modèles réduits des plus célèbres sites de Tunisie. 
Le site est partiellement fouillé ; il s’étend au total sur 30 ha.
Aujourd’hui, même s’il n’y a aucune signalisation sur le site, il est possible, avec un peu d’imagination, d’identifier chaque ruine. 
 (Attention : soyez prudents et respectez le site car les ruines n’ont pas été consolidées !)



Une enceinte en gros blocs de pierre… Cinq tours carrées dont une, mieux conservée que les autres, est visible depuis la route : c’est la forteresse byzantine.
Les Byzantins ont occupé la Tunisie après les Romains et les Vandales. Pour tenir le pays, ils l’ont couvert de forteresses, souvent en récupérant des matériaux ou des parties d’anciens monuments romains. 




Un édifice d’un certain luxe avec des restes de colonnes, de chapiteaux… De nombreuses salles disposées selon un plan symétrique… Par endroit, des sols et des parois couverts d’un ciment étanche : ce sont les Thermes – les bains publics – comme les Thermes d’Antonin à Carthage
On les trouve en suivant le sentier vers la droite, après la forteresse byzantine.




Un grand mur en forme d’hémicycle, des fragments de colonnes et de beaux blocs de pierre de taille : c’est le théâtre antique, qui a perdu ses gradins. Il est bien visible sur une hauteur, à gauche des Thermes.




Des pans de mur délimitant de nombreuses pièces, des vestiges de puits et de citernes, une belle rue pavée rectiligne se terminant avec un petit arc de triomphe : c’est un quartier d’habitation typique des villes romaines de Tunisie.




Un podium sur lequel se dressent les restes des murs d’une salle carrée : c’était le Temple de Mercure, doté de quatre colonnes en façade. 
Situé au sommet d’une colline, il domine le quartier d’habitation et le théâtre.




Un monument littéralement collé au rocher d’une colline : c’est le Temple de Neptune, dieu de la mer et de l’eau. Il s’agit d’un Temple des Eaux, comme celui de Zaghouan, destiné à célébrer la source d’Aïn Tounga. 
Le temple comprenait une salle (cella), une galerie et un espace à ciel ouvert. Pour le trouver, il faut continuer la piste au-delà du Temple de Mercure et contourner la colline vers la droite.




Un terrain en forme d’ellipse, entouré par des restes de gradins : c’est l’amphithéâtre où étaient présentés des spectacles de fauves et de gladiateurs, comme dans le Colisée d’El Jem. Il était creusé dans la colline et avait deux entrées principales.
On trouve l’amphithéâtre en suivant une autre piste vers la gauche, juste après la forteresse byzantine (cette piste est presque parallèle à la route) et en contournant une autre colline.

Le site comprend d’autres vestiges de temples, dont un temple de Saturne et Dis qui était peut-être construit sur un ancien sanctuaire numide.

Guillemette Mansour


Aïn Tounga est situé à 90 km à l'ouest de Tunis, sur la route du Kef.


Plan d’après “Me3marouNA”, livre édité par le Goethe-Institut Tunis

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