Carthage et Rome, deux ennemies trop proches…

Publié le : 03-04-2021

D’après le “Google Maps de l’Antiquité” mis au point pas l’Université de Standford, Carthage était, par les moyens de l’époque, plus proche de Rome que n’importe quelle grande ville européenne.

Combien de temps mettait-on, au temps de l’empire romain, pour aller de Rome à Carthage ? Réponse : 4,3 jours (en été).
Pour l’époque, c’est très rapide. En effet, pour aller à Milan depuis Rome, il fallait 10,8 jours !
Il fallait 16,7 jours pour Rome-Lyon et… 27,1 jours pour Rome-Londres.
On peut très facilement trouver ces temps de trajet sur cette carte interactive conçue par l’Université de Standford.
(Il suffit de cliquer sur la carte, puis sur les villes souhaitées en choisissant “Route to here” ou “Route from here”, et enfin sur “Calculate route”.)

Au cœur de l’empire romain

La traversée en bateau, qui plus est quasiment en ligne directe, était en ce temps-là bien plus facile que les trajets par route.
Moins chère, aussi. La carte donne en effet également le coût du voyage pour les passagers et pour les marchandises.
Ainsi, pour Rome-Carthage, on ne payait que 122,13 “denarii” par passager (le “denarius” étant la monnaie romaine ; un mot qui a donné le français denier et l’arabe dinar).
Mais pour Rome-Milan, il fallait débourser 378,85 denarii. Pour Rome-Constantinople, 606,24 denarii. Pour Rome-Londres, le voyage était ruineux : 900,93 denarii !
Ainsi donc, au sein de l’empire romain, Carthage était la plus proche des grandes villes de province. Presque une banlieue de Rome…
Mais quelques siècles plus tôt, c’était l’inverse. La petite cité de Rome n’était pas encore à la tête d’un empire, et la flamboyante Carthage la dominait par sa prospérité et son avance technologique.
Le vieux sénateur romain Caton, au lendemain de la défaite d’Hannibal, avait de bonnes raisons d’avertir ses concitoyens sur le danger d’une ennemie si proche.
C’est en brandissant une figue, cueillie à Carthage quelques jours plus tôt et encore fraîche, qu’il a réussi à convaincre le Sénat qu’il fallait détruire Carthage. Comme il le répétait inlassablement : “Carthago delenda est !

Guillemette Mansour



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